Aujourd’hui je vous présente un artiste d’exception : un maître artificier! Jean-Eric OUGIER, 56 ans, se définit lui-même comme un scénographe de lumière car finalement, son art ne ressemble à aucun autre. Jean-Eric Ougier est l’un des tout meilleurs spécialistes d’artifices, bien qu’il ne se contente pas de jouer avec le feu.
Chorégraphe ou metteur en scène, peu importe, tant que « le feu sublime l’émotion ».
C’est une question qu’on lui pose souvent. Que fait-il ? Comment définir cet art dans lequel il excelle ? Lui-même s’en amuse « Scénographe de lumière, mais cela va bien au-delà. Il m’arrive de mettre des spectacles en scène ». Mais sa valeur ajoutée (et plus encore), c’est le feu. D’artifice, « matériel extraordinaire, qui a une couleur, une odeur, un bruit, un mouvement, un volume… quel artiste ne voudrait pas travailler avec ça ? » s’interroge-t-il. « Pourquoi Picasso n’a-t-il pas utilisé les feux d’artifice ? ». Audacieuse interrogation.
Jean-Eric Ougier, à l’origine, n’a pas baigné dans le feu mais dans la musique : « La musique et le son sont les meilleurs vecteurs de l’émotion. Après, le feu la sublime, cette émotion ». Le feu, matière vivante « qui fait partie intrinsèque de la vie de l’homme. Il est naturel, comme l’air que l’on respire ».
Associer l’image, le son, la musique aux feux d’artifice sonne comme une évidence pour Jean-Eric. Cette vocation lui est venue d’Annecy, de la Fête du Lac, un incontournable de la vie locale, « qui a réinventé le spectacle complet qui Louis XIV avait été le premier à créer ». Et fort de cette source d’inspiration, il en fait aujourd’hui son art, qu’il distille aux quatre coins de la France : le Grand feu de Saint-Cloud, « le plus grand feu d’Europe », la soirée d’ouverture du festival de Cannes, avec Gatsby le Magnifique, les fêtes de Genève ou encore le 14 juillet à la Tour Eiffel, l’an passé… Au milieu de cette effusion, Talloires et Aix-les-Bains, deux spectacles plus intimistes, « un divertissement où le feu joue avec la musique et inversement… quelque chose de plus expérimental ». C’est même la dixième fois qu’il prend en charge les Pyroconcerts dans la cité thermale, une ville qu’il affectionne tout particulièrement : « Aix, j’adore, pour son passé historique ».
Quant au Parc de Verdure, où Jean-Eric évoluera, « il est typique d’un e ville d’eau. Il représente comme un art de vivre. Aix-les-Bains n’est pas une ville de province, le mélange des genres y est très amusant ».
+Son rêve, Metallica en harmonie avec ses « jouets »
Ainsi le 25 juillet prochain, le Théâtre de Verdure sera l’écrin d’un « tribute » de Pink Floyd, « un groupe intergénérationnel, que mes enfants écoutent comme moi je le faisais l’époque ». Plus loin, l e 8 août, c’est un groupe « sublime », « Tale of Voices » qui reprendra les plus grands succès du rythm & blues.
« Je suis très sensible à la voix » avoue Jean-Eric, pour justifier ce curieux mélange.
« L’an prochain, je mettrais en place un spectacle avec le groupe Gojira ». Son rêve, en mettre un au point avec Metallica : « Leur musique hypnotique est faite pour s’accorder avec les feux d’artifice. Il y a une telle envie… » Ces Pyroconcerts, c’est tout un concept, un travail à la main, à l’ancienne : « On joue en direct, au regard… La musique m’inspire. Il y a une marge d’erreur… Je suis là pour magnifier un lieu, il faut que ce soit dans un bel endroit ».
Théâtre de Verdure d’un côté - « un lieu aristocratique, de plaisir » – et Talloires de l’autre - « un joyau naturel ». « Je me sers des feux pour mettre ces sites en valeur. Presque comme avec la peinture ». Quand on vous dit qu’il « joue » avec ses feux… Et puis Jean-Eric Ougier ne fait pas que cela, non plus : « Pour la fête des Lumières de Lyon, je n’ai pas utilisé de feux d’artifice ». Avec près de 10 000 spectacles à son actif, le Parisien d’origine n’est plus à un feu près…
Site associé : http://www.liberation.fr/culture/2013/07/12/jean-eric-ougier-tout-feu-tout-flamme_917929
http://www.pyroconcerts.com/presentation/les-artistes-2011/92-jean-eric-ougier.html